On l’imagine toujours plus gênant pour le conjoint, mais le ronflement peut aussi être le signe d’un sommeil troublé, et parfois même d’apnée du sommeil. Découvrez comment fonctionne un ronfleur et quels sont les traitements.

Qu’est-ce que le ronflement ?

Plus d’un Français sur six ronfle la nuit, soit près de 10 millions de personnes, des hommes dans 60% des cas. Passé 60 ans, les différences entre les deux sexes s’estompent. Les cause du ronflement sont multiples et les solutions radicalement différentes.

En soi, le ronflement n’est pas un problème de santé, mais plutôt de couple, car il gêne le conjoint. Cependant, sur 10 millions de ronfleurs, environ 20% sont également concernés par des apnées du sommeil – la majorité l’ignore. Il s’agit d’arrêts de la respiration pendant au moins 10 secondes, pouvant se produire jusqu’à 30 fois par heure. Le sommeil n’est alors plus réparateur, mais très éprouvant. Au réveil, la personne ressent toujours de la fatigue, de l’irritabilité et des des difficultés de concentration. Sans traitement, ces apnées peuvent provoquer des troubles cardiaques ou de l’hypertension artérielle.

Accompagné ou non d’apnées, le ronflement est du à une gêne de l’air circulant dans nos voies aériennes supérieures.

Lorsqu’on est debout, en inspirant et expirant, nous faisons passer l’air dans les fosses nasales ou la bouche, puis par l’avant ou l’arrière du voile du palais qui se termine par la luette au fond de la bouche, avant gagner le pharynx puis la trachée jusqu’aux poumons.

Lorsqu’on s’allonge, les muscles de la langue et le voiles se détendent et s’affaissent, pouvant gêner cette circulation en réduisant fortement le passage de l’air. En passant malgré tout, l’air exerce une pression qui soulève et les organes, les faisant ainsi vibrer. Cette vibration se propage dans la gorge et provoque un bruit : le ronflement.

Diagnostiquer le ronflement

Si le ronflement est commun, les causes sont aussi nombreuses que les ronfleurs.

Les principaux facteurs du ronflement

Naturel avec l’âge qui conduit au relâchement progressif des muscles de la gorge, le ronflement est renforcé chez les personnes en surpoids, par l’accumulation de graisse au cou qui obstrue les voies respiratoires.

L’usage de de somnifères, de narcotiques ou d’alcool peut être un facteur aggravant.

Un accident qui aurait conduit notamment au déplacement de la cloison nasale ou de la mâchoire peut également provoquer des ronflements.

L’examen médical le plus efficace : l’endoscopie sous sommeil induit

En cas d’échec des différents traitements, on trouve souvent à l’origine un diagnostic erroné ou incomplet, car il est effectué sur une personne éveillée.

Un examen peu courant en France permet une analyse complète en condition de sommeil : l’endoscopie sous sommeil induit.
Réalisé par un médecin ORL, cet examen consiste à endormir le patient et à observer le pharynx en direct grâce un instrument souple équipé d’une caméra (un fibroscope).

Les solutions pour traiter le ronflement

Relativement peu nombreux, les traitements sont radicalement différents et nécessitent au préalable un diagnostic médical sérieux.

L’orthèse dentaire

Porté la nuit, ce dispositif est composé de deux gouttières articulées et reliées entre elles par des barrettes ajustables. Elle maintient la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil, permet de mieux laisser passer l’air au niveau du pharynx et de diminuer l’obstruction.
Théoriquement portée à vie, l’orthèse dentaire provoque souvent des douleurs à la mâchoire. Bon nombre de ses utilisateurs l’abandonnent également en cours de traitement.
Réalisée sur mesure pour être efficace, elle est souvent prescrite en cas de ronflement et d’apnées du sommeil légères.

La ventilation à pression positive continue (PPC)

Pendant la nuit, le dormeur porte un masque sur le nez, relié à un compresseur qui envoie de l’air avec une pression suffisante pour maintenir la gorge ouverte. Très efficace, cette méthode empêche immédiatement toute apnée et la plupart des ronflements.

Ce dispositif est assez contraignant et ne fonctionne que si il est porté chaque nuit à vie. De plus, il ne règle pas toujours les problèmes de ronflement.
Ces inconvénients sont jugés trop contraignant pour 30% des utilisateurs qui l’abandonnent en cours de traitement, notamment les plus jeunes d’entre eux.

Pour être moins isolé et suivre son traitement plus efficacement, le patient peut être assisté par la télémédecine : relié à distance au médecin, l’appareil peut transmettre des informations permettant d’ajuster le traitement si nécessaire.

La chirurgie du ronflement

Pour certains ronfleurs, si les autres méthodes n’ont pas donné de résultat et que les apnées sont peu fréquentes, le médecin peut proposer une opération chirurgicale. Il s’agit le plus souvent de sectionner le bord du voile du palais et la luette, ou parfois de corriger une déformation du nez ou de l’intérieur de la cavité buccale. Lorsqu’elles sont obstructives, les amygdales peuvent également être retirées.
Cette intervention chirurgicale Uvulo-Pharyngo-Plastie (ou UPP) est douloureuse, mais efficace lorsque le diagnostic est bien posé.
Elle est pratiquée sous anesthésie générale et entraîne une indisponibilité d’environ deux semaines (douleurs et difficultés d’alimentation).
Cependant, ceux qui ont subi cette opération et leur conjoints en sont souvent très satisfaits.

D’autres techniques sont pratiquées, comme le laser sous anesthésie locale et en plusieurs séances, jugé moins efficace ; mais aussi la radiofréquence, méthode plus récente qui n’a pas encore démontré son efficacité à long terme.


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